Se la pét(ill)er à la Ginger Beer

Pour survivre au confinement en terminant immunisé mais pas alcoolique…à la maison on prend -en semaine hein, faut pas exagérer- l’apéro sans alcool…avec de la Ginger Beer.

Oui. Il y a ‘Beer’ dans la chose mais …en réalité c’est plutôt un soda de gingembre car, si elle pétille, elle n’en contient en principe, pas une goutte d’alcool.

Depuis quelques temps j’expérimente la Fermentation sous toutes ses coutures: lactofermentation de légumes, pain maison, vinaigre de pommes…

Pour une question de goût (et savoir ce qu’il y a dans ce que je mange/boit) mais aussi pour une question de Santé.

La fermentation produit en effet vitamines, enzymes, et autres micronutrients essentiels à notre microbiote, c’est à dire les bonnes bactéries qui sont dans notre ventre et qui peuvent influencer notre humeur, la vitalité de notre corps et….notre système immunitaire en premier. Là du coup, je vous sens attentifs en ces temps de Covid 😉

Et oui, parce-que la première chose sur laquelle travailler si on veut rester en bonne santé, c’est de booster notre immunité ou la capacité de notre corps à empêcher virus et mauvaises bactéries de rentrer et s’installer. Nous venons chaque jour en contact avec des milliers de ces ‘intrus’ (et cela est d’ailleurs indispensable pour construire notre résistance). La différence entre rester en bonne santé ou tomber malade se fait au niveau de la capacité de notre corps à réagir. Et cela se joue…dans notre ventre, grâce à notre précieux microbiote.

Malheureusement une alimentation industrielle et raffinée (farines blanches à haut taux de gluten comme la Manitoba, additifs, alcool, sucres) et l’usage inapproprié d’antibiotiques fait que ce fameux microbiote est réduit pratiquement à néant. Stérile. Comme les aliments emballés/traités UHT qu’on nous vend à grand renfort de marketing.

Or le lien entre microbiote faible et de nombreuses maladies telles que l’asthme, la dépression, l’intestin perméable, et bien d’autres a été établi scientifiquement et sans équivoques.

Donc, pourquoi ne pas prendre sa santé en main, au quotidien, en apportant chaque jour (oui, car il faut le nourrir le microbiote) un petit peu d’aliments fermentés? Du fromage au lait cru, du vrai pain au levain avec des farines non traitées, du vinaigre de pommes pour assaisonner les salades, quelques pickles de carotte+chou lactofermenté, et…une belle Ginger Beer maison!

Mais pour que ça ait du sens il faut que ce soient des aliments ‘vivants’ ou du moins non pasteurisés: donc non, la majorité des bières du commerce n’ont plus aucun probiotique, ni la choucroute faite au vinaigre, malheureusement.

Mais revenons à notre Ginger Beer.

Un autre pouvoir extraordinaire de la fermentation est d’amplifier les bienfaits des aliments.

On sait que le gingembre, avec le citron, sont très utiles pour combattre les refroidissements et booster notre santé.

Alors imaginez le résultat quand on les fermente !

La recette qui suit est une adaptation de celle-ci en anglais de Tory Avey, que je trouvais excellente mais excessivement sucrée. Si il faut du sucre pour nourrir les levures qui feront fermenter notre gingembre et produire les jolies bulles de pétillant…et que le taux de sucre s’en trouve diminué dans le produit final, j’ai ajusté les doses et testé.

Mais comme des goûts et des saveurs on ne discute pas, je vous invite à en faire quelques ‘productions’ et d’ajuster à votre goût ensuite!

Recette

Le breuvage se fait en deux étapes:

1) la préparation du Sirop de Gingembre

2) la fermentation en bouteille

On peut aussi bien évidemment s’arrêter à la première étape et utiliser le sirop en le diluant avec de l’eau pétillante, ou dans une tasse d’eau chaude pour un Ginger Tea.

Mais dans ce cas il n’y aura donc pas les bienfaits de la fermentation et n’en abusez pas…il y a beaucoup de sucre.

Étape 1: Sirop de Gingembre

Quantités pour 4 ‘doses’ de sirop (4 litres de Ginger Beer)

  • 200 g de sucre
  • 200 ml d’eau
  • 80 g de gingembre Bio
  • un poêlon, râpe, passoire, entonnoir.

Nettoyez le gingembre en le grattant avec le dos d’une cuillère.

Si votre gingembre est Bio, gardez les ‘peaux’ vous pourrez les infuser dans de l’eau chaude pour un thé, avant de les jeter (ou mieux, composter).

Râpez ensuite le gingembre ou coupez-le en tout petit morceaux. L’idéal, si vous consommez régulièrement du gingembre, c’est de s’équiper d’une petite râpe japonaise dédié à cet usage. Ça marche très bien, et en frottant la racine sur les picots en céramique, on sépare la pulpe des fibres très rapidement. Ce petit outil est aussi très pratique à nettoyer: un passage sous le robinet et c’est clean!

On en trouve dans les magasins asiatiques et même chez Dille & Kamille. Chic et pas cher.

Mettez la pulpe de gingembre, l’eau et le sucre dans un poêlon et portez doucement à ébullition. Laissez frémir jusqu’à tout le sucre soit dissous.

Coupez le feu et laissez infuser une bonne heure.

Filtrez en pressant bien la pulpe pour en extraire le maximum de liquide que vous réserverez dans une petite bouteille.

Conservez le sirop au frigo jusqu’à une semaine. Vous pouvez en diluer un peu dans de l’eau pétillante pour une version ‘rapide’.

Ne jetez pas la pulpe de gingembre qui reste! Vous pouvez en faire des Cookies!

Étape 2: Fermenter la Ginger Beer

  • 1/4 du sirop de gingembre (ci-dessus)
  • Jus de 1 citron
  • [mise à jour] 2 g de levure de bière boulangère, l’équivalent d’un gros pois chiche cuit!
  • 900 ml d’eau de source (non chlorée)
  • une bouteille de 1 litre à ‘capsule’ avec joint
  • entonnoir

ATTENTION: la fermentation produit du gaz carbonique et la pression dans la bouteille peut monter au point de la faire exploser! Donc pensez à dégazer chaque jour votre breuvage en ouvrant de façon contrôlée le bouchon et en laissant le gaz s’échapper.

C’est un peu comme si vous vouliez ouvrir une bouteille de Cola qui a été secouée: ouvrez tout doucement et refermez ensuite si les bulles montent trop haut, pour recommencer quelques instants plus tard jusqu’à avoir évacué le gaz. Surtout les deux premiers jours! Si vous pensez que vous allez oublier…utilisez plutôt une bouteille en plastique…il y a moins de risque qu’elle explose !

Versez dans votre bouteille de 1 litre la levure de bière effritée.

Versez un quart du sirop précédemment préparé et le jus de citron.

Complétez par de l’eau de source ou filtrée (idéalement avec un filtre céramique/charbon à osmose inversée et re-minéralisée).

Si vous utilisez l’eau du robinet, replissez une carafe au moins une demie-heure avant et laissez le chlore s’évaporer. Le chlore TUE les bactéries dans l’eau …mais aussi celles de votre levure!

Fermez et Secouez bien le tout.

Laissez à température ambiante mais à l’abri de la lumière (j’ai enroulé la bouteille dans un essuie-main).

Notez la date de démarrage et laissez fermenter 3 jours minimum en dégazant une fois par jour.

Vous pouvez goûter une toute petite quantité: vous remarquerez que les premiers jours le goût de la levure de bière est bien présente. Passé le troisième jour, il aura normalement disparu (ou presque imperceptible, sinon laissez un jour de plus).

Il y aura un dépôt blanchâtre qui va se former sur le fond. Et il peut y avoir des résidus de gingembre qui flottent au dessus. C’est normal!

À ce moment, il faudra arrêter la fermentation en mettant votre bouteille au frigo. Mélangez les dépôts en basculant doucement la bouteille fermée quelques fois avant de vous servir!

Santé !

Ah oui, j’oubliais, la Ginger Beer est l’ingrédient central d’un cocktail très en vogue: le Moscow Mule.

Ahh, oui, on avait dis pas d’alcool en semaine…quel jour est-on encore?!? 😉

“Lait” végétal sprint aux noix de cajou

A l’écoute des signaux que mon corps m’envoyait, j’ai abandonné le lait de vache (vachement maltraité) sous sa forme de ‘boisson’ il y a plusieurs années.

Avec le temps et de nombreux épluchages d’étiquettes pour m’assurer que je n’allais pas faire pire en le remplaçant par une boisson bourrée d’additifs, j’avais enfin trouvé mon bonheur dans les rayons des supermarchés.

Mais la réflexion sur mon mode de consommation m’a ensuite portée à observer le nombre de tetrapacks qui terminaient dans le sac bleu…dont on sait aujourd’hui qu’il est essentiellement exporté en Asie pour être soi-disant recyclé (les coûts de cette opération étants prohibitifs en Europe, on déplace le sujet: loin des yeux loin du cœur…) et terminent enfouis, incinérés à ciel ouvert ou dans l’océan avec la mousson. Snif.

Donc après avoir fouillé le net, j’ai découvert -woui woui- qu’on peut le faire soi-même. Par exemple avec la recette de Greg de Cook’nRoll.

J’ai longtemps utilisé des amandes, que je laissait tremper une nuit, pelait (car les peaux brunes ont un effet acidifiant sur le corps et donnent un amertume au lait qui ne me plaisait pas), mixais avec de l’eau filtrée et puis il fallait filtrer la pulpe restante du lait…qui du coup devenait un résidu, dommage.

Très bon mais un peu trop laborieux quand on se ‘réveille’ le matin et que la ‘caffettiera’ (aussi appelée ‘la Moka’ ou simplement ‘la Bialetti’…machine à café italienne, zéro déchet 100%) est déjà prête!

Et un jour, à court d’amandes, j’ai fait avec ce que j’avais sous la main: des noix de cajou.

Et là, RÉVÉLATION !

Déjà les noix de cajou ont un temps de trempage beaucoup plus court: 6h peuvent suffire. Puis elles n’ont pas de peau.

Et ô grande joie…il n’est même pas nécessaire de filtrer la pulpe ensuite 🙂

La recette étant super rapide, je n’en fais que la quantité nécessaire pour 2-3 jours, soit 1/2 litre à la fois. Ce qui me permet d’avoir une boisson fraîche et qui ne va pas avoir le temps de ‘tourner’.

Il n’y a pas de conservateurs ni de stérilisation à très haute température (UHT) donc on garde tous les nutriments…mais la durée de conservation au frigo est naturellement plus courte. Ce qui est normal.

Mais là du coup je m’en fiche, car c’est tellement rapide à faire que le temps que mon café monte…j’ai mon ‘Lait Végétal’ tout frais.

Les noix de cajou partagent avec leurs cousins oléagineux beaucoup de bons nutriments: des bonnes graisses aka les acides gras mono-insaturés qui font du bien au système cardio-vasculaire, des phyto-stérols qui réduisent le taux de cholestérol HDL, des anti-oxydants, mais surtout du Magnésium, du Cuivre, du Phosphore en plus de contenir du Fer, Zinc, Manganèse…

Note aux parents: ceci est une BOISSON végétale. Ce n’est pas un « lait » à proprement parler et ne doit pas remplacer de façon exclusive le lait (maternel ou autre) dans l’alimentation des nourrissons et des enfants en bas âge et en pleine croissance qui nécessitent plus de nutriments pour leur bon développement. Il peut être un complément, bienvenu dans leur cas.

Recette pour 500 ml

30 g de noix de Cajou (une bonne poignée)

500 ml d’eau de source

Si vous le souhaitez vous pouvez y ajouter: une pincée de sel et un peu de miel, ou un peu de vanille, mais personnellement je fais simple.

Préparation

Le soir avant ou min. 6 h avant, mettre les cajous à tremper dans un bol d’eau.

Le matin, jeter l’eau de trempage. Placer les cajous qui seront devenus tous tendres dans le bol du mixeur (Vitamix chez moi). Ajouter 1/2 litre d’eau fraîche.

Mixer 30 secondes en augmentant progressivement la vitesse à son maximum: je passe de 1 à 10, puis enclenche le ‘turbo’ et laisse tourner 25 secondes.

Voilà. C’est prêt. La preuve qu’on peut faire sain, zéro déchet et rapide 🙂

Transvasez dans une bouteille -en verre de préférence- et gardez au frigo jusqu’à 3 jours sans soucis généralement.

Secouez avant de servir.

Peut également servir de base à des Shakes en rajoutant du cacao cru, ou des fruits.

Bon petit déj!

 

Chou (noir), on se fait une Salsa?

L’autre jour, en me baladant chez mon dealer de légumes Turc plus cher que chez Rob (si si), je suis tombée nez à nez avec une variété de Choux Noir qu’on utilise en Toscane pour faire la fameuse ‘Ribollita’, une soupe paysanne simple et délicieuse dont je publierai le recette si vous êtes sages. 😉

Prise par l’enthousiasme, je suis donc revenue avec une grande brassée de cette belle brassicaceae aux couleurs vert sombre et les feuilles gaufrées élancées.

Tellement grande que, même après en avoir filé à LaMamma, et fait la soupe, il m’en restait trop: je me suis donc décidée à en faire une « Salsa » (sauce en Italien) ou un pesto atypique si on veut.   NB: je ne démords pas, il n’y a que un Pesto…et c’est celui au Basilic

Le principe est le même, à ça près, qu’ici des noix sont utilisées en plus des pignons.

Ce petit cocktail est parfait pour accompagner une assiette de fusilli -cuits al dente- ou, comme je l’ai testé, une Courge-Spaghetti!

Côté santé, les vertus protectrices anti-tumorales des choux & co ne sont plus à démontrer, à condition de ne pas les noyer dans votre eau de cuisson. Raison pour laquelle nous le cuirons à la vapeur.

L’ail cru va combattre les bactéries qui traînassent dans le fond d’air frais avec son action antibiotique, les pignons et les noix reconstituent vos réserves en oméga-3 et autres acides-gras essentiels tout en donnant un joli boost de Magnésium et Tryptophane, essentiels pour la bonne humeur.

Bref, vous êtes parés d’antigel pour l’hiver!

En plus, chic, il se conserve une bonne dizaine de jours au frigo, dans un pot et recouvert d’huile d’olive extra-vierge pour éviter l’oxydation.

Recette: Salsa au Chou Noir Toscan

pour 2 petits pots de 125ml approx

  • 120g de feuilles de Choux ‘nettes’, équivalent de 16-18 branches privées de la côte centrale
  • 50g de Parmigiano Reggiano râpé
  • 50g de Pecorino râpé
  • 20g  de Cerneaux de Noix
  • 10g de Pignons de pin
  • 4 càs d’Huile d’Olive Extra-Vierge
  • 2/3 d’un verre d’eau, pour allonger

Nettoyer les branches de choux à l’eau, les égoutter. Ensuite avec un couteau, enlever la côte centrale qui serait trop dure à mixer.

Mettez les feuilles dans un cuit vapeur -j’utilise des paniers chinois- et cuisez à vapeur douce une dizaine de minutes jusqu’à ce qu’elles soient tendres.

Hop, le tout dans le verre de votre mixeur-plongeur ou du Vitamix avec tous les autres ingrédients, sauf l’Eau.

Qu’il faut ajouter à l’œil pour que votre mixeur ne patine pas à vide -il est quand même costaud le Chou- et pour obtenir une belle texture crémeuse. L’eau peut être remplacée par de l’huile d’olive e.v. pour une version encore plus onctueuse.

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Vapeur de Sarrasin germé, sauce Crue (sans Gluten ni Lait)

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J’ai hérité cette recette de ma maman, qui a son tour doit l’avoir apprise à un atelier de cuisine chez Martine Fallon, je pense. [errata corrige: c’était en 2009 chez Tan à Bruxelles] J’en suis tombée amoureuse (de la recette, hein) et, tous ceux qui ont pu la goûter, sont tombés sous le charme. Attention donc, vous allez devenir accro !

Anticipez de quelques jours la préparation, car pour obtenir cette ‘salade’ de sarrasin qui est un vrai délice -en partie aussi grâce aux nutriments que la germination développe- il faut compter 1 à 3 jours. Mais rassurez-vous, vous aurez bien peu à faire.

Ça tombe bien, c’est vendredi…si vous vous lancez aujourd’hui, elle sera dans votre assiette juste avant de démarrer la semaine, pour un plein d’énergie 🙂

Ingrédients

  • 250g Sarrasin entier bio (non grillé, non concassé)
  • 4 càs Tamari, ou Sauce Soya
  • 8 càs Huile de Sésame, première pression à froid
  • 1 cm de Gingembre, pelé et râpé
  • 1 gousse d’Ail, dégermée et pressée
  • 1 beau bouquet de Coriandre fraîche
  • 1 petit piment oiseau

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Pesto. L’original. Enfin, presque.

Prémisse: je suis Italienne.

Donc pour moi, il n’y a que UN « Pesto ». Et c’est la recette qui vient de Liguria et prévoit les ingrédients suivants: Basilic, Parmigiano Reggiano AOP (idéalement 30 mois d’affinage), Pecorino, huile d’olive extra-vierge, pignons, ail.  Et BASTA.

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Tout ce qui contient d’autres ingrédients, je le classifie sous le terme de ‘tapenade’. Noix, Cashews, roquette, ail des ours, fromages non bien identifiés…donnent bien sûr de très bonnes saveurs, mais ce n’est pas du Pesto. Merci de votre tolérance et compréhension à ce hiatus Nationaliste 😉

Vous trouverez donc ici la recette originale du Pesto alla Ligure. Enfin, presque, car la recette vraie de vraie prévoit de le réduire patiemment en purée dans un mortier en marbre avec un pilon en bois. Étant pragmatique face aux contraintes d’une vie (très) active, le très slow pilage est ici remplacé par un hachoir pour un…

Pesto maison en 5′ top chrono.

ingrédients

  • 50g  Basilic frais, rincé et séché
  • 60g d’Huile d’Olive extra-vierge (1/2 verre)
  • 60g Parmigiano Reggiano (6 càs)
  • 10g Pecorino (1 càs)
  • 10g pignons de pin (1 càs)
  • 2 gousses d’ail (Bio de préférence), pelé et dégermé
  • 1 pincée de sel, selon le goût

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