Happy New Sweet 2017

Parce-que le Japon est un arc-en-ciel de surprises, d’étrangetés et de trucs « kawaï » (= mignons), en descendant Takeshita Street à Harajuku, je n’ai pas résisté à la vue de ça!!


Concentré de tout ce que je bannis en temps normaux de mon alimentation (i.e. sucre, colorants & arômes artificiels) – mais c’est Nouvel An on peut faire exception- je me suis faite plaisir avec ce Barbapapa multicouches en Arc-en-Ciel.

Plus pour pouvoir le « voir » faire que pour le shoot papillaire hyperchimique que mon corps demandera rapidement à diluer avec un bon demi-litre d’eau par la suite.

Qu’à cela ne tienne, en mode régressif, mon barbapapa multicolore à la main et un sourire en banane, je me sens Happy et Grateful de terminer cette année tant particulière pour moi dans un endroit si spécial, qui plus est en compagnie de mes Amis chéris qui viennent de me rejoindre!

Et depuis le pays du Soleil Levant, en avant première (8h à  l’avance sur le Central Brussels Time) je vous souhaite une année 2017 à l’instar de cette gourmandise: Douce, Colorée, Joyeuse et faisant sautiller de bonheur votre enfant intérieur 🙂

***Sweet Happy New 2017***

Love,

MadameCiao
Le making-of….

De Tokyo à Kyoto au fil de l’O

Si de Tokyo à Kyoto un échange de lettres suffit, ces deux villes ont peu en commun, du moins de la façon dont je les ai expérimentées jusqu’ici -c’est à dire que je n’ai vu que la partie décentrée de Tokyo (Harajuku & Ueno).

Pour le reste de l’exploration de la capitale, ça se fera en phase 2, vers nouvel an, en compagnie d’amis chéris à qui je dois le choix de cette (époustouflante) destination!

Tokyo avec ses grands immeubles, ses magasins qui ne sont pas ‘grands’ – ils sont immenses, ses flux de personnes bougeant telle une pulsation dans les artères de la ville, m’a laissé une impression de courtoise froideur.

Dans les grandes avenues de Omotesando, les marque de luxe mondiale se sont faites ériger leurs temples à la consommation et toutes, de Gucci à Tod’s, ont pignon sur rue.

Si la partie shopping m’intéresse peu, le parcours vaut le coup d’œil car ces écrins représentent également la carte de visite nombre d’architectes modernes internationaux: Tadao Ando, Kenzo Tange, Zaha Hadid, Herzog & de Meuron (Prada Building), Toyo Ito (Tod’s Building), Kazuyo Sejima and Ryue Nishizawa (Dior Building)….

Tout est extrêmement efficace et fonctionnel, ce qui relève du miracle surtout dans une ville de plus de 13,6 millions d’habitants -du moins pour moi venant de la hyper-chaotique capitale Belge où tout semble fait pour compliquer la vie de ses habitants: on ne leur arrive même pas à la cheville avec un tiers du quart de population à Bruxelles!

Autre élément qui m’a frappé: j’ai l’impression qu’au Japon il n’y a pas d’odeurs, ni bonnes ni mauvaises.

A part de bouffe et cela n’est pas pour me déplaire!


On dirait que les japonais ne ‘sentent’ pas et n’utilisent ni parfum ni déo. Même les savons/shampoings et affiliés ont une essence à peine perceptible. Ça sent juste le propre. Et c’est tant mieux.

Le plus surprenant est qu’on ne sent pas trop non plus les gaz d’échappement, ou d’autres odeurs citadines communes: une grande partie des véhicules est hybride et, à mon avis, ils doivent mettre du Febrèze dans leur gasoil pour les autres…ça ne s’explique pas autrement!!

Les villes sont également extrêmement propres (à nouveau, la comparaison avec Bruxelles est à se cacher de honte, malheureusement) et pourtant….pas une poubelle à un rayon de plusieurs centaines de mètres.
J’en ai demandé l’explication: et bien, à part qu’il est hors de question pour un Japonais de jeter ses ordures par terre, ils emmènent et jettent leurs déchets…chez eux. Il y a bien quelques poubelles (à tri sélectif), essentiellement sur les quais des gares où de nombreuses échoppes vendent aux voyageurs Bentos (lunch box) & Boissons, emballés en bon nombre de couches de papier/plastique.

Les Japonais adoooorent l’aspect ‘présentation’.

L’unité de quoi que ce soit est souvent emballée dans du film plastique (carottes inclues, une par une dans des sachets), ensuite rangée dans un ‘rack’ en plastique lui aussi, qui à son tour est déposé dans une boîte en carton, qui est elle-même emballée….uniquement dans du papier si on a de la chance.

J’ai testé avec une boîte de chocolats, que je pensais être une bête tablette: 45g de petits carrés de chocolat individuels et 55g d’emballage(s)!!!
Pour cela, au rayon écolo, peut faire mieux 😉 Fallait bien qu’il y ait quelque chose à leur reprocher hein!


Autre élément surprenant: malgré la masse, il y a peu de bruit(s).

Ni dans les rues, ni dans les gares.

On s’attendrait pourtant à un brouhaha vu la fourmilière qu’est Tokyo Station par exemple…et bien non.

Il y a bien deux situations extrêmement bruyantes.

Les « Pachinko », énormes salles remplies de files et files de slot machines devant lesquelles des cohortes d’hommes (essentiellement) hypnotisés dépensent temps et yens au nom du dieu « Chance », le plus souvent en fumant. Le cliquetis des machines atteint alors les décibels d’un avion en décollage depuis Zaventem!
Et l’autre cas se présente les vendredi soirs par exemple.

Sortis du travail après quelques pintes de « Biru » (bière) ou de verres de saké qu’ils supportent très mal faute de alcohol dehydrogenase (pour s’entendre, l’enzyme qui permet de métaboliser alcool et qui est fortement réduit dans le génome asiatique) les japonais laissent tomber l’étiquette hyper-codifiée avec laquelle ils composent toute la journée et se laissent aller à de grands éclats de rire.

Ils deviennent soudain extrêmement expansifs et communicatifs à des volumes qui leur auraient valu un noir regard de désapprobation de leur entourage en temps normaux.

Ils existe même un mot pour indiquer ce ‘laisser tomber la chemise’…faudra que je le retrouve dans le bouquin ‘Etiquette in Japan’ qu’on m’a prêté avant de partir!
Montrer son vrai ‘soi’ (=éméché) est un signe apprécié dans la lente et patiente construction d’une relation de confiance, spécialement au niveau professionnel. Aller boire des pots avec ses collègues est…du travail 😉

J’ai pu expérimenter agréablement la chose le premier soir que je suis arrivée à Kyoto.

Attablée au comptoir d’un TempuraBar, je sirotais mon verre de Asahi et lisait LonelyPlanet en attendant ma commande. Un couple de mon âge (jeune quoi 😉 ) s’assied juste à côté de moi: la fille à ma gauche et l’homme qui l’accompagnait à la sienne, de gauche. Tous les trois au coin du comptoir.
Je la sens m’étudier par courts regards, l’oeil en amande en biais.

5 minutes après, en un anglais parfait, elle me demande comment est-ce possible qu’une fille comme moi soit seule! Elle n’en revient pas.

« Quoi?! Une fille avec des yeux grands et des cheveux comme toi -bouclés, grand fantasme Jap’- est toute seule? C’est pas possible!! » Me dit-elle en posant sa main sur mon épaule, un geste totalement inattendu dans cette culture du contrôle émotionnel et physique. Qui me surprend.

J’ai beau expliquer que c’est un choix, celui de voyager en solo. Et que cela me convient très bien.
Que non, je ne me sens pas seule. Ni triste.

Au contraire.

La preuve, on fait des rencontres comme ça et cela n’arriverait (probablement) pas si j’étais accompagnée…A grands renforts de ‘kampaï’ (=Santé) à chaque gorgée de bière -c’est là que je me rends compte qu’ils doivent avoir quelques longueurs d’avance- de rires résonnants et de tapes sur l’épaule, on se raconte nos vies.

C’est comme ça que je découvre que les employés japonais n’ont que très très peu de jours de congé (entre 3 et 10 par an) et que beaucoup d’entre eux les utilisent, quand ils en ont les moyens, pour visiter l’Italie, leur destination de rêve.

Je comprends maintenant mieux le ‘tourisme à la japonaise’ tel que nous le percevons de l’extérieur en Europe: un marathon de grandes villes ou CityHopping, parfois deux sur la journée. Venezia, Firenze, Roma sont dans leur top 3. Avec Paris bien sûr.

Hemmm…du coup je m’observe un instant de l’extérieur.

A l’exception de Tokyo et Kyoto ou je passerai plus de 3 jours, le reste est fait au même rythme, ou presque! Matsumoto (1 nuit), Nara (en journée), Koyasan (2 nuits), Osaka (2 nuits), Naoshima (1 nuit), Hiroshima (en journée)…jusqu’ici.

Je suis décidément en train d’intégrer la culture Nippone!

C’est donc comme cela que s’est fait mon premier contact avec Kyoto, un (long) temps capitale du Japon et encore aujourd’hui référence en matière de Culture et art de vivre.

Kyoto est la ville où se forment les Geisha, qui lorsqu’elles sont apprenties, sont appelées Maiko. Leur quartier est appelé ‘Gion‘, sensuellement étendu le long des canaux qui parcourent le centre, est fait de maisonnettes en bois discrètes dont, la nuit tombée, on entrevoit à peine l’intérieur.

C’est ici que, au détour d’une ruelle, vous les croiserez. Kimono coloré, sandales en bois à chaussettes blanches et ornements dans les cheveux, marchant à tout petits pas, le menton haut et le regard doux. Chaque Maiko passe par une période d’apprentissage plus ou moins longue au cours de laquelle elle se spécialise en l’un ou l’autre art de divertir: danse, poésie…

Ma promenade tardive continue vers la ruelle étroite qui longe le fleuve et qui ne prend vie que une fois la nuit tombée, appelée Ponthocho.

Bars et restaurants s’alignent tout au long du collier de lanternes qui se déroule d’un pont à l’autre. Un endroit magique.

Kyoto compte une énormité de temples, tant Bouddhistes que Shintoïstes et de jardins Zen…

Il m’a fallu quand même faire une sélection et les ‘étoiler’ dans GoogleMap!

Cela ne m’a pas empêché de me perdre dans le grand ‘shrine’ du temple Kodai-ji: mais rien n’arrivant par hasard, c’est ainsi que j’ai fait connaissance avec Tanya, toute jeune sud-africaine qui a décidé de passer ses vacances en mode Work-Away au Japon. Nous avons enfin trouvé notre chemin, et… continué ensemble à explorer la ville jusqu’au soir.

Par beau temps, et idéalement au printemps pour profiter des cerisiers qui la bordent, la ‘Promenade du Philosophe’, le long d’un ruisseau au nord de la ville, vous sortira le temps d’une marche méditative du fourmillement sympathique de Kyoto.

Et deux endroits à peine décentrés sont incontournables si vous passez par là: La Bambouseraie de Arashiyama, et les tunnels de Torii de Fushimi-Ku.

Allez-y à l’aube si vous voulez éviter la foule d’autres touristes…comme vous!

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Plus de photos sur les comptes Instagram:   namastefi (tourisme) & madameciao (food)

 

On se Ramen à 8…en file.

L’expérience était tellement marquante que cela mérite un billet en soi.

Après une fin d’après-midi passée à flâner dans le quartier shopping de Ginza -qui compte parmi la multitude de vitrines flashy quelques enseignes fort sympathiques telles que Itoya (7 étages de papeterie), le Mitsukoshi Store (Galeries Lafayette puissance dix) ou encore l’Apple Store (intéressant avec le taux de conversion du yen actuel), les températures en chute libre m’ont poussé à chercher un bon bol de nouilles au bouillon.

Révision rapide des adresses du quartier que j’avais ‘starred’ sur GoogleMaps et après avoir fait deux fois le tour du pâté en loupant la ruelle piétonne où se cache l’enseigne, je la repère enfin grâce à la file croissante de personnes qui s’est formée entre-temps.

Vous ne trouverez pas le nom du Restaurant Ginza Kagari.  en caractères occidentaux. Juste un ‘Soba’ lisible.

Notez-le si vous allez à Tokyo.  Et arrivez tôt. Et sinon, ayez le courage de faire la file.

Moi j’ai eu du bol, c’est le cas de le dire, je suis arrivée vers 19:45 juste au moment où la file débordait sur le trottoir. Et il m’a fallu une bonne demie-heure.

On viendra prendre votre commande déjà dans la file: efficacité maximum pour le roulement.

La raison de tant d’attente?

Et bien, il n’y a que 8 places à l’intérieur, disposées en U autour du comptoir en bois blond qui cache deux cuistots et une serveuse.

Et… les Ramen de Poulet (commandez le « Tori Paitan Soba ») baignent dans un bouillon crémeux et savoureux à tomber par terre, si ce n’est qu’on ne vous y laisserait pas longtemps car les suivants, dehors, attendent leur tour.

Et…le tout présenté de façon harmonieuse.

Et…l’addition est à 1000 yen (7 €). Juste la soupe. Les pickles et la carafe d’eau sont offerts.

Et surtout, n’oubliez-pas de « slurper » bruyamment vos ramen, baguettes dans une main, cuillère dans l’autre (on vous fournit un bavoir si vous ne voulez pas en faire profiter votre chemisier)…oui je sais, maman nous a appris à ne pas faire de bruit en mangeant.

Mais ici, encore une fois, tout ce qu’on a appris ne compte plus: plus vous faites du bruit, plus vous signifiez votre appréciation au Chef. 😉

Et qui plus est, en aéreant (comme pour le vin) votre bouillon, vous en savourerez pleinement tous les arômes!

O ichikatta desu! (-> c’était délicieux)

Tokyo, atterrissage.

Arriver à Tokyo, c’est atterrir dans une autre dimension. Et cela commence dès que vous sortez de l’aéroport pour prendre le train vers la ville.

Déjà, il faut savoir quel train et quel guichet! On a beau s’être informés avant, quand on arrive là et que 90% des textes sont des petits dessins très jolis mais incompréhensibles à l’européenne que je suis…et bien il y a quand même un petit moment de grande solitude.

Bon, MadameCiao n’a pas dormi sur l’avion, est jetlaggée, d’accord, mais on ne va pas se laisser abattre, surtout quand on a des prétentions de globe trotter dans des endroits bien moins civilisés par la suite.

Mode ‘Problem Solving ON’…Screening des alentours immédiats, analyse de la structure environnante et de la dynamique des flux de personnes, recherche rapide d’une logique qui interconnecterait logos, couleurs, …matcher les guichets avec les compagnies de transport…Je me lance et m’approche à un guichet où je reconnais le pingouin à fond vert, symbole de l’équivalent de notre Mobib (Navigo pour les FR), ici appelé Suica. Bon, au moins j’aurai ma carte de métro hein.

Je fais la file -ici on fait la file pour tout -bien rangés comme des sushis- et puis, lumière! Le gentil Môssieur-San parle anglais 🙂

Et du coup je reçois tout ce qu’il me faut comme explications : ma carte à Pingouin, mon ticket pour l’Express Liner vers la ville et un petit reçu. Le tout déposé respectueusement des deux mains dans un petit plateau au fond en poils caoutchouteux.


Je n’ai rien lu à ce propos dans le bouquin ‘Japan Étiquette’ prêté par un ami, mais l’omniprésence de ce plateau à monnaie dans tout type de commerce, du bouiboui à croquettes du marché, jusqu’aux comptoirs chicos de Mitsuoki à Ginza (équivalent local des Galeries Lafayette), me fait penser qu’il doit y avoir quelque chose derrière le fait de ne pas se passer de billet de main en main, mais plutôt de le déposer, respectueusement, avant que l’autre part impliquée dans la transaction ne le prenne.
Express Line, transbord vers le métro, un changement.   Il est 20:00 heure locale, dans ma tête..je ne sais plus.

Yess, les noms des stations sont écrits en anglais, comme la signalétique principale et les lignes de métro ont non seulement un code-couleur, mais également un ingénieux système de ‘code’ qui identifie la station. M17 pour la Tokyo Station.

Il n’y a pas grand monde à cette heure-ci, mais je me rends compte rapidement que les flux-piètons ont quelque chose qui cloche.
En fait, c’est moi qui suis à contre-courant, comme un koï qui se prendrait pour un saumon et remonterait le courant en faisant des Bubbhulles (poke Alain).

Ce n’est qu’en voyant plus tard les voitures avec le volant à droite (réminiscence de la présence Brit’ sur l’île) que je réalise que tout le reste est inversé aussi: on reste debout à gauche sur l’escalator, qui lui est sur la gauche pour monter. On se croise donc par la droite sur les trottoirs et surtout surtout dans les gares, si on ne veut pas se faire transporter malgré soi vers la sortie au lieu du quai, et bien…marche à gauche.

Ceci, avec le fait de n’arriver à RIEN décoder de ce qui est écrit en japonais participe à la sensation d’être retombée en enfance, quand on ne connaît encore rien aux règles et que les livres sont des objets mystérieux. Et même pire, certains dogmes chez nous, tels que l’interdiction absolue de faire du bruit en mangeant…et bien, sont ici signe d’appréciation.

Cela fait un sacré coup de gym à l’esprit, qui doit ajouter une nouvelle partition au disque dur là haut.

Mind blowing.

« But you like mind blowing experiences » commente un ami. Effectivement 😉
Et ce n’est que le début.

J’arrive sous une fine pluie au Tsubaki Hotel réservé via Booking (50€/nuit hors saison), dans le quartier tranquille et un peu décentré de Ueno. Immeubles à deux étages, vélos garés. 

Ma chambre fait 12m2 à tout casser, optimisés jusqu’au moindre recoin.

Y sont disposés, en toute harmonie feng-shui agréable: deux lits confortables avec kimonos bien pliés et tongs en paille, évier avec tout ce qu’on peut souhaiter quand on est une fille aux cheveux rebelles, minibar, coin à thé, cabine douche ample, toilette-Rolls Royce (j’y reviedrai) et une panoplie de boutons pour l’illumination/ventilation/chauffage. Plus efficaces que les Parisiens en termes d’optimisation d’espace!

Je me roule en maki sous la couette et savoure déjà les prochaines découvertes.